En marche vers la qualité : une dynamique émerge parmi les MPME maliennes de l’agro-alimentaire autour du HUB-IIT (Intégrer l’Information technologique) du Centre du Secteur Privé à Bamako…
un modèle à essaimer ?
Une quarantaine de dirigeant(e)s de petites unités de transformation (de 1 à 30 salariés) ayant payé leur cotisation annuelle d’adhésion* au service HUB-IIT se sont réuni(e)s le 16 novembre 2016, au Centre du Secteur Privé (CSP), pour la première « journée des adhérent(e)s au dispositif HUB-IIT« .
Ces quarante transformatrices et transformateurs ont décidé d’agir pour le développement technologique de leur unité de production afin de mettre sur le marché des produits de bonne qualité (respect des règles d’hygiène, recettes gouteuses, emballage attractif et aux normes, etc.). Elles / ils sont prêt(e)s à se mobiliser pour que ce dispositif, mis en place dans le cadre de la Facilité d’Innovation Sectorielle pour les ONG « Secteur privé : services aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises MPME » de l’Agence française de développement (Afd), et avec le soutien d’ICCO-Cooperation, perdure à l’issue de la phase expérimentale, fin septembre 2017.
Depuis 2015, le HUB-IIT est mis en œuvre par TECH-DEV et son partenaire malien, l’Association pour la Promotion des Entreprises Privées (APEP). Il a pour objectif de faciliter l’accès à l’information technologique et son intégration au sein des MPME maliennes de transformation agro-alimentaire dans un rayon de 50 km autour de Bamako. Inspiré du modèle des Cellules de Diffusion Technologique en France, il repose, à Bamako, sur l’activité de trois ingénieurs technologues, détachés à temps partiel de structures nationales pérennes (centre de recherche appliquée, département d’appui du ministère de l’industrie et association nationale pour la qualité). Ces conseillers visitent les unités de transformation et font le lien entre l’innovation, la réglementation, les organismes de financement et les entreprises.
Le HUB-IIT se positionne comme facilitateur / centralisateur / catalyseur pour accélérer les sauts technologiques de ces petites unités. C’est ainsi qu’il est perçu par les autres programmes d’appui techniques au Mali et les organismes de financement des entreprises qui touchent cette cible, dont une dizaine ont aussi répondu présents à la rencontre du 16 novembre. Etaient représentés le CDA (département du Ministère de l’Industrie), le Laboratoire de Technologie Alimentaire et l’Incubateur ICRISAT de l’IER, l’ONU-FEMMES (programme IPAFE), le WAAPP (programme de productivité agricole. CEDEAO / Banque mondiale), l’AWEP-Mali (programme africain pour des femmes entrepreneures au Mali USAID / BOA), l’IESC (International Executive Service Corps – Fonds de garantie amélricain), le Conseil Supérieur du Secteur Privé malien, le Fonds de Garantie du Secteur Privé, l’incubateur d’entreprises CREATEAM et la FENATRA (Fédération Nationale des Transformateurs). Chacun a pu présenter ses appuis et dialoguer avec les participant(e)s.
Deux consultants sont intervenus pour expliciter les contraintes des financeurs et les éléments devant figurer dans les demandes de financement. Il est à noter qu’à l’issue de cette rencontre, plusieurs dirigeant(e)s ont adhéré à la FENATRA, ce qui leur donne désormais accès à une centrale d’achat d’emballages.
Elles/ ils ont maintenant en perspective la rédaction d’une charte des adhérents du HUB-IIT, une action de lobbying après de l’Etat malien pour simplifier l’accès à l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des produits alimentaires, aujourd’hui très difficile à obtenir pour de petites unités. Est également planifiée l’organisation, avec le soutien du CSP, d’autres journées sur des thématiques techniques qui les préoccupent, avec témoignages et interventions d’experts.
Ce sont aujourd’hui plus de soixante-dix petites unités de production maliennes qui sont accompagnées techniquement sur leur lieu de production par le HUB-IIT (156 visites effectuées depuis septembre 2015), ce qui représente environ 450 emplois salariés permanents très majoritairement féminins, de nombreux emplois temporaires ainsi que des débouchés pour des milliers de producteurs/trices de matières premières du pays (fruits et légumes, céréales, et oléagineux, lait, produits de la pêche et de l’élevage…)
Depuis le démarrage : une dizaine de nouveaux produits ont été développés et mis sur le marché, une douzaine d’unités ont modernisé leurs locaux en respectant les normes d’hygiène et de sécurité, de nombreux équipements de production à l’arrêt ont pu être remis en marche, une quinzaine de nouveaux équipements adaptés ont été identifiés, une quinzaine d’entreprises ont amélioré leur emballage et ont pu avoir accès à des formations et des financements et de nombreux guides et notes pédagogiques ont été diffusés.
Fin 2017 est programmé un séminaire international à Bamako, qui présentera les enseignements du dispositif et les conditions de réussite pour son essaimage dans plusieurs pays de la sous-région.
Suite à ces premiers résultats encourageants au Mali, TECH-DEV a réussi à convaincre la Fondation AVRIL de l’intérêt d’un tel dispositif HUB-IIT pour inscrire les petites unités de transformation des produits agricoles locaux, qui constituent la grande majorité des opérateurs en Afrique, dans une démarche de développement durable (diminution des pertes de matières premières locales, utilisation de technologies adaptées) et de qualité.
La Fondation AVRIL a appuyé une première mission exploratoire en vue d’essaimer le dispositif au Sénégal. Une deuxième mission programmée en février 2017 permettra de finaliser une contractualisation avec un partenaire local qui porterait le dispositif dans la région de Thiès.
Le Centre du secteur Privé se trouve à ACI 2000 Hamdallaye, rue 204, porte 334 à Bamako.
Pour tout renseignement ou prise de rendez-vous : tél : (223) 20 71 82 62
(*cout de la cotisation annuelle au HUB-IIT : entre 15 000 et 40 000 FCFA selon la taille de l’unité de production)